Centre-ville de Dijon, jeudi 26 juin.
« Je ne suis pas fier de ce que je fais, je vous avoue... Mais bon, je travaille en intérim, j’ai pas le choix, je fais ce qu’on me demande… » me chuchote le jeune homme, qui porte un gros carton rempli de vêtements. Il décharge un fourgon, avec un collègue. À tour de rôle, ils entrent dans un magasin sans devanture pour y déposer leurs marchandises. Je l’attends au coffre de la voiture.
« Mais vous venez de quel entrepôt ?
- Pas loin d’ici... Mais… je suis désolé, j’peux pas vous en dire plus... » Plus il me parle, plus le son de sa voix baisse.
« Je peux avoir votre prénom au moins ?
- Non, non… désolé. Si on me voit vous parler, j’aurai des problèmes. On nous a dit de ne rien dire, de ne pas parler. » Il se pince les lèvres, tête baissée. Il remonte vite fait dans la voiture et quitte la rue commerçante…
Étrange, l’ambiance dans la rue Piron, au centre-ville de Dijon (Côte-d’Or). Je suis juste de passage après un reportage dans le coin, j’ai mon train à prendre, mais j’ai envie de comprendre, aussi. Il me reste du temps avant le prochain train…
Alors que le jeune intérimaire file, une longue file de personnes s’allonge devant ce magasin. Des vigiles qui filtrent l’entrée et la sortie…
« On pense d’abord au portefeuille. »
« Ils font souvent ça, d’installer des magasins éphémères dans des villes. Ça attire beaucoup d