« Bien sûr que je me souviens. J’avais voté non. Et derrière, on s’était fait enfler, bien comme il faut. Alors leurs projets de référendum, là, ils peuvent se le mettre là où je pense. Ils nous ont bien eus en 2005. Ça sert à rien de faire un référendum si c’est pour ne pas nous écouter. » On avait croisé Alexandre, ouvrier chez Arcelor, au début du mois. Mais j’avais déjà en tête que, fin mai, on fêtait un anniversaire : il y a vingt ans, le 29 mai 2005, le peuple répondait « non », à 54,67 % au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE). Peut-être notre dernière grande victoire. La tête encore dans notre numéro spécial « Comment la gauche va gagner », j’en touche un mot à Cyril, le rédac’ chef. « Ce serait bien qu’on fasse un papier pour les 20 ans du « non », non ? » Lui avait fait campagne à fond contre le TCE à l’époque, avec Attac, je crois. « Bien sûr, fonce ! », il me répond. Alors, au canard, à Amiens, ça a commencé avec l’aide précieuse de Magalie, pour déterrer un trésor : le Fakir de l’été 2005.
Traité constitutionnel européen : 71 % des interventions à la télévision en faveur du « oui »
Je fais défiler les pages, un peu jaunies, de l’unique exemplaire restant. Et je tombe sur un témoignage de l’époque. Celui d’Eric, ancien cuisinier reconverti en éduc