« Ouais, j’ai une histoire, là, sur les airbags tueurs, vous savez, les airbags Takata : c’est mon garagiste qui m’a expliqué la mondialisation à travers cette affaire. Et franchement, je le répète une fois encore, mais on en apprend plus comme ça sur l’économie qu’en regardant BFMTV ! »
Le rédac’ chef se marrait, cet après-midi – enfin, à moitié seulement : il a la grippe.
Il doit bien être le seul, en plein mois de juin.
« Et puis vous avez vu ? » a relancé Pierre. « Au Mexique, la présidente abaisse l’âge de la retraite, enfin, pour une partie des enseignants seulement, mais c’est déjà pas mal, hein !
– Comme quoi, une gauche de gauche, ça marche quand ça veut », a rebondi Camille. « D’ailleurs, j’avais raconté ça dans le dernier numéro, vous vous souvenez, au Sénégal, en Australie, en Espagne… »
Ça discutait tranquillement, à la rédaction, écrasés par la chaleur.
On se refaisait le fil des derniers articles mis en ligne, les reportages de Maëlle à la Courneuve, où les associations se battent pour survivre, nos destins de réfugiés, et puis notre nouveau format vidéo, « Tronches de vie », pour lequel Clothilde a rencontré Aline, salariée d’Arcelor en lutte. Et puis Takata, donc, et puis le gouvernement qui vient d’annoncer encore une coupe de 1,7 milliard sur l’Hôpital… « Et l’entretien avec Charlotte Girard sur la VIe République, on le publie demain, du coup ? »
Ça discutait tranquillement, donc, et puis ça a fait tilt, comme une alarme programmée : et la newsletter pour que nos lectrices et lecteurs s’abonnent à notre site, au fait ?
C’est peut-être bon signe, qu’on soit pris comme ça par nos articles, nos reportages : c’est la preuve on a toujours plein de choses à vous raconter, toujours quelque chose sur le feu.
C’est moins bien, en revanche, pour notre survie, qu’on oublie de vous relancer : on baisse la garde, nous aussi. Comme vous, qui êtes prêts à vous abonner depuis plusieurs semaines déjà, et n’avez toujours pas pris les cinq minutes nécessaires pour le faire (c’est pas bien).
Problème : on se laisse absorber par le quotidien, par le boulot, alors qu’on est encore loin du compte, en fait. Et que Bolloré, qui nous vire de ses kiosques, continue à rigoler.
C’est quoi, les enjeux, pour nous, qui avons beaucoup investi, en recrutant, et sur la technique, pour vous présenter notre nouveau site, et de nouveaux articles, tous les jours ?
Pour résumer : à 3000 abonnés, on survit, la tête à peine hors de l’eau pour respirer.
A 4000, on se dégage une petite marge, on peut investir sur de nouveaux projets, sur Fakir TV, ou relancer de gros évènements comme celui du 30 avril dernier.
5000 abonnés ? Là, c’est le grand luxe : pâté picard et chips à tous les repas pour les bénévoles et les salariés, en plus de tout ce qu’on a dit avant.
Alors, pourquoi attendre pour s’abonner ?
Sautez le pas : c’est maintenant, qu’on a besoin de vous.
Maintenant, oui !
Dès la fin de ces lignes : rendez-vous sur la page dédiée, pour un accès illimité à tous les reportages et articles du site, plus ceux du journal, plus Fakir TV, et puis nos archives, un trésor, près d’un millier d’articles numérisés, 25 ans de la vie des invisibles racontée par Fakir, des bouts de vie, des révoltes, des combats et des luttes, du rire et des larmes.
Avec une satisfaction, en prime : lutter d’un même geste contre Bolloré, ses médias et son monde, et pour une presse indépendante, sans pub ni actionnaires.
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