« Je suis sur la route, j’vais déposer soixante-dix-neuf demandes de ruptures conventionnelles. On en a ras-le-bol. Tout le monde veut quitter Aldi. » C’est Loïc, chauffeur pour Aldi et délégué CGT de la centrale de Beaune (Côte d’Or), qui m’annonce la nouvelle : c’est la grande fuite du groupe alimentaire discount. Je l’avais déjà contacté, Loïc : il avait fait part à la Fakirie de ses luttes syndicales pour aider ses collègues et batailler contre les restrictions des droits des salariés. Mais c’est fini, peut-être : parmi les demandes de ruptures conventionnelles, il y a la sienne. « On est tous en première ligne, tous touchés. Il faut bien riposter. »
Soixante-dix-neuf : près des deux-tiers des salariés Aldi de la centrale de Beaune…
Le réseau du hard-discount allemand, Aldi, est arrivé en France en 1988, et on dénombre aujourd’hui plus de 1300 magasins dans l’Hexagone. Avec une promesse commerciale : proposer des produits de qualité à prix coûtant.
« Depuis le rachat, ça a empiré… »
Loïc m’avait donné envie de pousser le sujet. Alors, je me suis rendue dans un Aldi que je connais bien, dans la Somme… J’ai toujours fréquenté cet Aldi. Avec ma mère, on y allait toutes les semaines, quand j’étais gosse. Au point que les employés, on les connaît bien, tous. Certains étaient même devenus des amis. Mais ça faisait une paire d’années que je n’y avais pas mis les pie