« Ça a été mal anticipé. » Rémi transpire. Il est instit’, membre du syndicat enseignant SNUIPP-FSU de la Somme. Entre midi et deux, il prend le temps de nous donner des nouvelles, depuis son école. Dans sa classe de CM2, il chauffe, il bout, même. « J’ai des grandes baies vitrées, orientées en plein soleil ! Les rideaux occultants ne suffisent pas à limiter la canicule. »
Ce que Rémi dénonce, ce n’est pas seulement une mauvaise préparation face à la chaleur. C’est l’état des bâtiments scolaires, aucunement adaptés au dérèglement climatique. Et pourtant, c’est pas comme si on ne savait pas, depuis des années, qu’il allait faire de plus en plus chaud… Mais planifier des actions pour protéger les gens du changement climatique n’est pas le fort de la Macronie. « En 2019, on avait déjà eu une grosse vague de chaleur. Mais depuis, le gouvernement n’a rien fait, pas de travaux d’isolation, rien. Il n’y a aucune gestion du bâtiment scolaire. Et il n’y a aucune communication entre le gouvernement, le rectorat, les mairies et les écoles. Sur le terrain, c’est de la débrouillardise, chacun fait à sa sauce. »
« À l’intérieur, on suffoque »
« Avec ces températures, c’est impossible de mener l’apprentissage en classe. Les enfants et même nous, on ne peut pas travailler. » Il est dépité, Rémi. « On s’hydrate bien, on se passe de l’eau sur les mains, le cou… À l’intérieur on suffoque, du coup