« De l’argent à économiser, il y en a ! (…) Nous allons faire des économies sur la mauvaise dépense publique ». Jordan Bardella fanfaronne sur ses réseaux sociaux. Coup dur pour le récit du président du RN : des révélations du média L’Informé du 17 octobre 2025, passées inaperçues. Le tribunal administratif de Paris, dans un jugement rendu le 30 septembre, vient de retoquer plus de 240 000 euros de dépenses jugées abusives dans les comptes de campagne de Jordan Bardella (remboursement par l’État d’environ 3,9 millions d’euros au candidat, contre plus de 4,1 millions sollicités, pour un écart de 240 000 euros).
Et les détails de ces frais de campagne sont croustillants, tant ils vont à l’encontre de l’image populaire que veut se donner le parti d’extrême droite. La justice estime ainsi que le garde du corps, assurant les seuls passages médias du candidat du RN aux européennes, a été surpayé (de 66 544 euros). La justice a également validé l’exclusion de 13 045 euros de frais de bouche du candidat, de ses colistiers et de son équipe de campagne. Idem, pour le chauffeur privé utilisé par Jordan Bardella entre son domicile et le siège du RN (plus de 3000 euros injustifiés). Le tribunal administratif a également retoqué le recours à plusieurs chambres d’hôtel, la justice rappelant que les événements concernés ont eu lieu « à proximité du siège de campagne et du domicile des intéressés ». Un luxe injustifié donc. Avec, cerise sur le gâteau, une bouteille de champagne à 88 euros offerte au dirigeant espagnol du parti d’extrême droite Vox.
Le tout avec l’argent du contribuable, votre argent. Le problème n’étant pas les dépenses en tant que telle : un candidat doit pouvoir par exemple se financer un garde du corps, mais bien l’ampleur injustifiée des dépenses condamnées par la justice. Alors que 90 % des Français ne font plus confiance aux partis politiques, que 87 % des Français considèrent que les hommes et les femmes politiques défendent avant tout leur intérêt personnel (selon le rapport Fractures françaises 2025), alors que le RN fait campagne contre la « mauvaise dépense publique » et fait son miel de ce dégoût des professionnels de la politique, de la déconnexion de la bulle politicienne. Faites ce que je dis, surtout pas ce que je fais.
Pour aller plus loin : notre article sur l’emploi fictif de Jordan Bardella au Parlement européen.



