Choose France : Macron dans le camp des vautours

La déclaration est passée inaperçue, mais Emmanuel Macron a bel et bien osé : au sommet Choose France qui réunissait à Versailles la crème des grands patrons de multinationales, le Président français s’est prononcé pour l’abandon pur et simple de la directive européenne sur le devoir de vigilance des multinationales. Une directive qui a pour objectif d’imposer aux entreprises quelques règles en matière de respect de l’environnement et des droits humains dans leur chaîne de production.

Publié le 20 mai 2025

L’idée était d’ailleurs née après la catastrophe du Rana Plaza, l’effondrement d’un immeuble de production textile responsable de plus de 1000 morts en 2013, au Bangladesh. En 1984, il y avait déjà eu le drame de Bhopal, et ses 25 000 morts en Inde. L’accord fut arraché après des années de négociations ardues au sein des instances internationales : il s’agit de ne pas (trop) polluer, ne pas (trop) traiter en esclaves les travailleurs des pays où les firmes délocalisent. 

Mais non : pour Macron, et donc pour la France, c’est déjà trop. Alors que la directive, prévue pour 2027, avait déjà été repoussée pour 2028, « la CS3D [directive sur le devoir de vigilance] et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées », a tranché Macron à Versailles, devant le public, conquis, des patrons de multinationales.

Et pourquoi ? Pourquoi piétiner les futures victimes, et la planète ? Parce qu’il faut « revenir dans la course », pérore Macron. Au nom, donc, de la quête de la sacro-sainte « compétitivité », course sans fin qui ruine notre économie, notre industrie et la planète depuis des décennies.

Il y a cinq ans déjà, en reportage à l’ONU, à Vienne et à Genève, on vous racontait comment la Macronie tentait de torpiller, dans l’ombre, les droits humains et environnementaux. On vous remet ici notre dossier sur « La guerre des mondes ». 

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