L’idée était d’ailleurs née après la catastrophe du Rana Plaza, l’effondrement d’un immeuble de production textile responsable de plus de 1000 morts en 2013, au Bangladesh. En 1984, il y avait déjà eu le drame de Bhopal, et ses 25 000 morts en Inde. L’accord fut arraché après des années de négociations ardues au sein des instances internationales : il s’agit de ne pas (trop) polluer, ne pas (trop) traiter en esclaves les travailleurs des pays où les firmes délocalisent.
Mais non : pour Macron, et donc pour la France, c’est déjà trop. Alors que la directive, prévue pour 2027, avait déjà été repoussée pour 2028, « la CS3D [directive sur le devoir de vigilance] et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées », a tranché Macron à Versailles, devant le public, conquis, des patrons de multinationales.
Et pourquoi ? Pourquoi piétiner les futures victimes, et la planète ? Parce qu’il faut « revenir dans la course », pérore Macron. Au nom, donc, de la quête de la sacro-sainte « compétitivité », course sans fin qui ruine notre économie, notre industrie et la planète depuis des décennies.
Il y a cinq ans déjà, en reportage à l’ONU, à Vienne et à Genève, on vous racontait comment la Macronie tentait de torpiller, dans l’ombre, les droits humains et environnementaux. On vous remet ici notre dossier sur « La guerre des mondes ».