Corporatistes de tout le pays, unissez-vous!

Les cheminots et Airbus? Goodyear et les profs? même combat! On exagère? A peine. C’est une même offensive qui est menée depuis vingt ans, et qui se poursuit aujourd’hui, contre les revenus du travail. Contre tous les revenus du travail: du public comme du privé, des ouvriers comme des fonctionnaires.

Publié le 30 novembre 2007

"Corporatiste", "sectoriel", avec des "intérêts catégoriels": voilà la présentation médiatique de la "grogne sociale". Un dénominateur commun unit pourtant, bel et bien, tous les mouvements, du référendum chez Goodyear à la grève des cheminots en passant par les manifs d'Airbus ou des profs: refuser qu'on rogne encore sur les miettes du salariat.

8 % du PIB

Il faut repartir, toujours, de cette donnée centrale, et donc jamais citée, de l'économie française. En 1983, 74 % de la valeur ajoutée des entreprises partait aux salariés. Aujourd'hui, on plafonne à 66 %. Où sont donc passés ces 8 % du PIB, environ 100 milliards d'euros? Tout simplement dans la poche des actionnaires! C'est un hold-up, gigantesque et silencieux, qu'ils ont réussi depuis 20 ans.

Un hold-up, mais comment?

Par des "suppressions de postes", bien sûr, dans le public et surtout dans le privé. C'est le phénomène le plus visible, et sans doute le plus tragique: les transferts d'emplois vers les pays "à bas coût de main d'oeuvre", ainsi de Whirlpool, Magnetti- Marelli, Goodyear, qui annoncent des profits tandis qu'ils "restructurent". Mais, plus discrètement, ce glissement s'est effectué par une stagnation des salaires: cet été, le gouvernement a ainsi "appliqué strictement la loi pour déterminer les relèvements du smic" – autant dire que le relèvement du salaire minimum fut minimal: 2,1 %. Tandis que, pour les actionnaires, le CAC 40 a annon

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