Des coyotes aux hyènes

Douze ex-vigiles devant un tribunal. Pas pour une sortie de boîte agitée, mais pour un procès contre leur ancien patron. La société Coyotte les a tous licenciés, sans jamais les avoir déclarés: Restos du coeur pour tout le monde!

Publié le 13 mars 2007

Avec leurs jolies médailles, des rubans rouges et bleus autour du cou, les juges prud'homaux écoutent patiemment, depuis une, deux, trois heures, les avocats qui défilent à la barre. Eux invoquent "l'article L 122-12 du Code du travail" ou le "L 324 tiret 10", ils rappellent "la jurisprudence de l'article L 143-11 1", ils demandent que "la créance soit fixée au passif de la première société", ils discutent "une requalification du contrat de travail", ils réclament des "dommages au titre des indemnités de rupture", ils plaident pour que "subsidiairement le tribunal acte que" ... C'est une histoire violente, pourtant, dont on discute ici, un accident économique qui a brisé des hommes. Ce sont douze salariés, des vigiles de "Coyotte Sécurité et Protection", qui ont perdu leur emploi, certes, mais qui, surtout, derrière, n'ont pu toucher ni les Assedic ni le RMI : l'employeur, aux abonnés absents, ne leur a remis aucune attestation. Douze salariés qui découvrent, maintenant, que durant deux trois quatre années ils n'ont cotisé à rien, ni à la retraite ni à la Sécu. Douze salariés, donc, qui depuis octobre 2005 se débrouillent entre précarité et misère, sans le secours du moindre organisme.

"Mendier maman"

C'est Monsieur Pani qui, depuis un an, vit sur le RMI de sa concubine et se nourrit aux "Restos du Coeur". C'est Monsieur Bier, le plus ancien dans la boîte, qui voulait "se faire construire une maison

Contenu réservé à nos abonné·es

3€ par mois seulement !

Vous devez être connecté·e à votre compte Fakir pour accéder à cet article.

Articles associés

Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la

NIOUZLAITEUR

Les plus lus

Les plus lus

Retour en haut