Étudiants, travailleurs pauvres : la faim se généralise en France.

« Oui, oui, ça m’arrive, de sauter des repas. Mais… j’essaie de ne plus trop le faire… » Dylan me le dit doucement, à peine audible, en sortant de l’épicerie. Comme deux étudiants sur trois, comme un travailleur précaire sur deux, comme 16 % de la population, ils ne mangent pas à leur faim. Comme ces jeunes qu’on a rencontrés à l’épicerie solidaire, à Amiens, ce mercredi 23 avril.

Publié le 25 avril 2025

« Une distribution de mille paniers repas est prévue, vous êtes sûr de pouvoir tout écouler ?

- Oui, on est sûr, parce que malheureusement, c’est un besoin que ressentent beaucoup ici. »

Le micro-ondes a pris le dessus sur la radio, je n’ai pas eu la suite du reportage, dans la cuisine de Fakir. Ça discutait de la précarité étudiante à Amiens et d’une distribution de mille paniers repas prévue en début d’après-midi par une épicerie solidaire amiénoise, l’AGORAé. J’en touche un mot au rédac’ chef, qui regarde sa montre. « Vas-y, fonce, t’as le temps d’y arriver à l’heure ! »

12H30. Devant l’AGORAé.

« Je suis contente, je suis la première, ça devrait aller vite. » Chaïma, la vingtaine, cabas sous le bras et le parapluie dans l’autre main, patiente en tête de file. Elle tapote sur son téléphone. La distribution ne démarre que dans trente minutes, je pensais être en avance mais une queue d’une plus de vingt jeunes se dessine déjà derrière l’étudiante. « Je suis ici depuis une bonne vingtaine de minutes, mais j’ai vraiment besoin de cette aide alimentaire. La fille qui vivait avec moi en colocation est partie. Du coup maintenant je suis dans la galère, je me retrouve à payer le loyer toute seule, 670 €. Heureusement que je perçois 270 € de bourse et d’aides au logement... »
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