Front national, virage social ? (1/3)
« L’Etat est devenu l’instrument du renoncement, devant l’argent, face à la volonté toujours plus insistante des marchés financiers, des milliardaires qui détricotent notre industrie et jettent des millions d’hommes et de femmes de notre pays dans le chômage, la précarité et la misère.
Oui, il faut en finir avec le règne de l’argent-roi. »
C’est troublant, non ?, quand Marine Le Pen s’attaque « aux dogmes de l’ultra-libéralisme ». Depuis quand, on s’est demandés, un peu emmerdés, depuis quand le Front national cause comme ça, un peu comme nous ? « Etat », « Impôts », « Service public », « Entreprise », « Europe », « mondialisation », etc. Qu’a-t-on en commun ? Qu’est-ce qui nous sépare ?
On a décidé de mener des recherches, une espèce d’archéologie, sur la « pensée économique et sociale » par un retour aux sources : les professions de foi et les tracts du FN depuis sa fondation, dans les années 70.

Publié le 7 décembre 2015
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C'est un passage sur France Inter, ce printemps, qui m'a fasciné et glacé :
Florian Philippot, n°2 du FN : Cet après-midi, François Hollande… j'espère qu'il s'exprimera en français d'ailleurs, et pas en allemand, puisque qu'il est allé chercher ses instructions chez madame Merkel, comme d'habitude, mais j'espère qu'il aura eu le temps de traduire...
Patrick Cohen, journaliste : Quelles instructions ?
Florian Philippot : Ses instructions sur la politique qu'il doit mener, sur la politique d'austérité, sur la politique de saccage social qu'il va annoncer aux Français cet après-midi, de la même manière que Nicolas Sarkozy l'aurait annoncé dans les même termes, au même moment, de la même manière, s'il avait était réélu. Cet après-midi, nous aurons dans toute sa splendeur, sa triste splendeur j'ai envie de dire, un chef de gouvernement technique. Qui viendra dérouler la feuille de route de Bruxelles : la flexibilisation du marché du travail, une nouvelle précarisation des retraites, la privatisation, le refus de toute forme de patriotisme économique au soutien de nos petites entreprises. Et évidement cette politique-là c'est celle qui a lui a valu les bons points des commissaires européens. (16 mai 2013.)
Et il enchaînait comme ça, cinq minutes durant, où on l'aurait pris pour Mélenchon en gros, où j'aurais signé des quatre mains si j'en avais quatre – avant qu'il ne revienne à des antiennes plus traditionnelles au FN : l'immigra
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