Peu importe que des patients, des êtres humains, meurent « prématurément », ou de manière « inattendue », dans les couloirs de nos hôpitaux.
Peu importe les 40 000 lits d’hospitalisation complète supprimés entre fin 2013 et fin 2022 (Drees). Peu importe les déserts médicaux géants, de la Seine-Saint-Denis à la Creuse. Peu importe que deux tiers de nos soignants aient déjà connu le burn out : 61 % des infirmiers, 61 % des aides-soignants et 62 % des médecins (selon un rapport du Gouvernement sur la santé des professionnels de santé). Peu importe que 77 % de nos soignants aient du mal à dormir la nuit (ça peut toujours être pratique, pourtant, d’être reposé, pour soigner les autres).
Ça, c’était avant.
Maintenant, ça va être encore pire.
Elle semble loin, tellement lointaine, l’époque où on applaudissait tous les soirs à 20h00 aux fenêtres. Celle des « héros » du quotidien, de ces métiers « essentiels », du « notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. “Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune” » (Emmanuel Macron, le 13 avril 2020).
Peu importe les 73 milliards de dividendes qui viennent d’être annoncés pour les actionnaires du CAC40 – record absolu explosé.
La santé des Français, elle, attendra.
Et les Français, de tous âges, des bébés aux seniors, mourront, de plus en plus, à l’Hôpital.
Retrouvez notre enquête au coeur de l’Hôpital qui brûle, tirée du livre Un député aux Urgences, de notre camarade Damien Maudet, aux Editions Fakir.