Jacques Delors : l’homme des firmes

Avec ses amis les patrons, Jacques Delors a fait le ménage au PS. Quand, en 1983, il faut choisir entre socialisme, même modéré, et le marché commun, le terrain était tout prêt.

Publié le 29 juin 2016

" Les dirigeants de l'ERT ont été à l'avant garde du soutien de mon idée. " C'est Jacques Delors qui l'explique tranquillement. Pour bâtir l'Europe, voilà avec qui le président de la Commission s'est allié : avec l'ERT, la European Round Table, qui rassemble 45 " capitaines d'industrie ", les PDG de Total, Nestlé, Renault, Siemens, etc. Le même poursuit ses confidences : " Donc ce que j'ai fait en 84 c'est de rechercher un consensus par défaut avec les gouvernements qui refusaient tout sauf cette idée d'un grand marché et d'obtenir un consensus par enthousiasme des industriels. " Et c'est ainsi que ce socialiste a " relancé l'Europe " : non en s'appuyant sur les " syndicats européens ", ou les " peuples européens " (qu'il ne cite jamais), mais sur l'ERT. Le principal lobby patronal... En janvier 1985, le président de l'ERT (et de Philips), Wisse Dekker, avait publié " Europe 1990 : un agenda pour l'action ", un document où il proposait de faire tomber les barrières commerciales et les frontières fiscales. En janvier 1985, justement, Jacques Delors prend ses fonctions à Bruxelles et devant le Parlement européen, il fait part de " [s]on idée " : faire tomber les barrières commerciales et les frontières fiscales . Heureusement, le PDG n'avait pas déposé de copyright...

Avancer à 140 à l'heure...

Les " lobbies ", avec un nom pareil, on croirait qu'ils se cachent sous les tapis, qu'ils chuchotent derrière des portes closes, qu'ils versent du

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