« La France devrait protéger son économie » : Shein, ou la folie de la concurrence.

Julieta, Catherine, Louna, Lou, Sandrine, Sébastien et beaucoup d’autres étaient devant le magasin du géant chinois Shein, qui ouvrait ses portes au BHV, en plein Paris, ce mercredi. Fakir y était aussi, et entre clients et manifestants, on a peut-être trouvé une passerelle. Parce que là, tout le monde est perdant : l’ouvrier chinois qui fait des semaines de 75 heures, l’ouvrier français qui perd son emploi, la planète qui avale des tonnes de vêtements jetables, et le consommateur, en bout de la chaîne. On a trouvé une passerelle, donc, et des responsables…
Shein

Publié le 5 novembre 2025

« Ils envahissent le monde sans une seule bombe. Regarde, le patron est tout là-haut, on dirait un roi. Moi je travaillais dans le textile, j’avais un petit atelier de vêtement au Raincy. J’ai dû fermer il y a six mois, à cause des gros comme SheIn. On ne peut pas rivaliser. » Julieta, une petite dame, énergique, me voit sortir mon micro et m’aborde. Je viens d’arriver sur le trottoir, face au BHV de l’Hôtel de ville à Paris où, dans quelques minutes, un événement mondial, presque historique, va avoir lieu : le premier magasin physique parisien du géant chinois Shein va ouvrir ses portes. Deux foules se font face, séparées par des policiers. D’un côté, une file d’attente de clients longue de bien trois cent mètres devant les portes du BHV, qui s’est drapé de longues banderoles Shein pour l’occasion. Et de l’autre côté de la route, une foule, beaucoup moins importante, de manifestants. Parmi eux, Julieta donc. « Après, faut pas se tromper d’ennemi : c’est pas la faute des clients là-bas. Les gens, avec les salaires trop bas, ils ne peuvent pas acheter des vêtements français. Donc ils achètent chinois, Shein. Ce ne sont pas des ultras riches qui sont dans la queue, hein ! » On va aller les voir, les gens qui font la queue, mais pour l’heure Julieta poursuit : « Si tu augmentes les salaires en général, déjà, les gens pourront consommer de meilleures choses. Et faudrait protéger notre économie, aussi. J’ai

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