« Journaliste arrêtée, démocratie en danger », « secret des sources, défense d’y toucher » : des pancartes noires, des affiche rouges et blanches, de l’effervescence… Ce vendredi 17 janvier au matin, devant le tribunal de Paris, l’air y était frais, mais les esprits bien chauds.
Micro à la main, Ariane Lavrilleux prend la parole avant d’entrer dans le palais de Justice. « J’espère que votre mobilisation aujourd’hui va mettre un terme à cette procédure totalement hallucinante dont je suis la cible depuis près de deux ans… » Une procédure où la DGSI, les services secrets français, ont « déployé les moyens de la lutte antiterroriste pour géolocaliser mon téléphone, me suivre dans le tramway, me suivre dans déplacements professionnels et privés ». Et pourquoi ? Parce que la journaliste a investigué sur « l’opération Sirli » : son enquête a révélé comment une opération de l’armée française a été détournée de son objectif pour aider la dictature égyptienne à tuer des civils dans le désert entre l’Égypte et la Libye à partir de 2016… Pas vraiment glorieux pour notre pays, donc. Mais bon à savoir, si on veut avoir une idée de la démocratie dans laquelle on évolue.
Au bout de trois heures d’interrogatoire, « j'ai été placée sous le statut de témoin assisté en raison de l'intérêt public de l'enquête publiée par Disclose et Complément d'enquête et de l'abs