Trader de vent

On sera sauvés par où on a péché : alors que le marché détruit la planète, comment la préserver ? Par plus de marché !

Publié le 2 février 2010

L'immeuble 3 More London Riverside est facile à trouver. Vous longez les quais de la Tamise entre London Bridge et Tower Bridge, jusqu'à tomber sur une tour arrondie et penchée : le City Hall de Londres. Là, juste derrière, vous avez 3 More London Riverside. C'est une grande bâtisse vitrée comme il en existe beaucoup dans la City, dont le deuxième étage est occupé par un fonds d'investissement. Rien d'étonnant dans ce quartier entièrement squatté par la finance. Sauf que ce fonds-là est d'un genre nouveau. Climate Change Capital est un "fonds carbone". Qui recherche bien sûr du rendement financier, mais en orientant l'argent vers des projets " faiblement émetteurs de carbone ". Pourquoi ?

Produits dérivés carbone

C'est que depuis les accords de Kyoto, en 1997, est instauré un " marché des droits à polluer ". Chaque industriel détient un volume de quotas de CO2, qu'il peut consommer ou revendre à une autre entreprise Il peut aussi en racheter pour polluer plus : le libre-échange étendu aux gaz à effets de serre. Mais c'était trop simple. Et trop sévère pour les firmes. Alors, les gouvernements ont inventé un autre biais : le Mécanisme de développement propre (MDP). C'est un genre de bonus : un investisseur occidental qui ira construire un projet moins polluant que la moyenne – donc polluant quand même, mais moins - dans un pays en développement sera récompensé par l'attribution de nouveaux droits à polluer. Et c'est ici qu'in

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