Un ouvrier du ring

Des imprésarios mafieux, des défaites réglées d’avance, des tournées au rabais, des palmarès bidon, des voyages sous de fausses identités… Jérôme Fouache, entraîneur de l’Amiénois boxing-club, nous ouvre les coulisses du « noble art ». Après le plombier polonais, place au boxeur slovaque…

Publié le 30 septembre 2013

Il m'avait envoyé un courriel, y a un paquet d'années, à la syntaxe incertaine et à l'orthographe inexistante : à côté de ça, les SMS de djeun's, c'était L'Art poétique de Boileau. Je m'étais rendu à sa salle de boxe, qui s'apparentait pas franchement au salon de Mme de Staël : " Vas-y, nique-le ! Tue-le ! " Si y en avait un, je pensais, qui encombrerait pas les libraires avec sa camelote, qui laisserait la littérature en paix, c'était bien lui, Jérôme Fouache, entraîneur de l'Amiénois boxing-club. Je me plantais en beauté. Car voilà que je reçois un bouquin signé de son nom, Jozef et les ouvriers du ring. Je le parcours, par curiosité. Ça se lit bien, comme un bon roman populaire, avec une intrigue, des rebondissements, des gentils vraiment gentils et des méchants que plus noirs tu meurs. D'ailleurs, ils meurent. Et surtout, Jérôme Fouache entrouvre pour nous la porte d'un univers : celui du boxeur slovaque, après le plombier polonais. Qui fait des tournées au rabais en France, en Belgique, en Allemagne. Qui voyage sous de fausses identités, avec un palmarès bidon. Arnaqué par son imprésario mafieux. Mal payé pour se faire mettre K.-O., défaite réglée d'avance. Qui retourne dans son pays estropié, sinon handicapé. Le " noble art ", il s'en prend plein la gueule, dans ces pages, il apparaît sous des dehors sordides. À croire que l'auteur ne l'aime pas, ce sport qu'il enseigne tous les soirs. Quelle

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