Le réveil des betteraves ! (1)

Les boîtes qui ferment et le chômage de masse ? La résignation qui gagne dans les cœurs ? Le Front national qui grimpe, qui grimpe, qui grimpe ? A notre tour d’ « étonner la catastrophe », comme le clamait Hugo, et de rouvrir dans les âmes le chemin de l’espérance. Y a des jours comme ça, il faut oser, jeter les dés, tenter quelque chose. Alors, allons-y pour le réveil des betteraves. Allons-y avec les intellos et le populo, entre Paris et la Picardie, entre le mouvement ouvrier et la petite bourgeoisie, tentons de secouer, mélanger, mêler tout ça. Peut-être qu’on va se planter. Peut-être. Mais nous aurons essayé. Mais que je vous raconte comment on en est arrivé là, pas tout seul, avec d’autres. A ce signal que l’on voudrait tirer. A cette décision qui a longuement mûri…

Publié le 31 août 2016

" Le Choc. " C'était le titre du Figaro, le lundi 7 décembre, au lendemain du premier tour des régionales. Je feuillette le quotidien, au Relay de la gare d'Amiens : " Le Front national est arrivé en tête des élections dans six régions, avec plus de 30% des voix sur l'ensemble de la France. " Et juste à côté, dans le kiosque, je découvre la même Une pour L'Huma : " Le Choc. " " Mais quel choc ?, je me suis aussitôt demandé. Pour qui, le choc ? " Pas pour moi, en tout cas. C'est bizarre, même, comme ça se passe dans l'indifférence. De moi, d'abord. Hier, je n'ai même pas voté : je suis arrivé trop tard, le bureau était fermé. Puis je suis parti au ciné, et je n'ai écouté les résultats qu'après. En me brossant les dents et en m'en foutant, bizarrement. Sur France Info, Cambadélis faisait des moulinets de combat, de re-saisissement, etc. L'extrême droite était aux portes du pouvoir dans ma région, et on s'en foutait, pas de clameurs, pas de manifs dehors. Parce que c'était prévu, voulu, depuis des semaines, des mois, voire des années. Depuis des semaines, ça montait. " A Oisemont, hier, y avait des centaines de personnes pour accueillir Marine Le Pen… " Fin octobre, ce récit m'a frappé. J'ai cherché des précisions. Selon les témoignages ça variait, trois cents, quatre cents, six cents auditeurs, m'enfin qu'importe : à Oisemont. 1 175 habitants. Un trou perdu, à quarante bornes d'Amiens, vers la Manche. Et

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