Aéroport: Les décideurs déjà sourds

Tandis que des manifestations chassaient le troisième aéroport par la porte, une piste pour Airbus rentrait par la fenêtre. En douce, après une enquête pas du tout publique. Et c’est par hasard que Stéphane a découvert ce pot à kérosène…

Publié le 1 avril 2006

Prologue : le bonheur est dans le terrain

Je vais pas dire, on menait une vie tranquille à Cléry, en face de l'écluse. C'est là que je travaille et habiter au boulot, vous savez, c'est être toujours au boulot. Voilà pourquoi, avec Sylvie, on a décidé de déménager. De bâtir, même. En décembre dernier, on a donc acheté un terrain à Curlu. C'est les plus beaux villages picards par là-bas: calmes, vallonnés, boisés, l'église retapée, etc. "Coin tranquille... Environnement agréable... La bonne affaire, maintenant ou jamais..." comme nous le répétait l'agence Loones. On a versé 2000 E sur le champ pour cet arpent de bonheur, et 34 000 de plus en mars.

Acte 1 : On nous cache tout, on nous dit rien

A l'écluse, début janvier, y a du raffut derrière chez moi : des voitures d'entreprise, des gars en cravate, un cadre de ma boîte, "Voies Navigables de France", se baladent dans la friche. "On va installer un concasseur à cailloux sur la parcelle" m'explique le collègue. Un tas de caillasses, qui culmine à six mètres, presque autant que ma cheminée. Je pourrais grimper y chanter Tout in haut de ch'terri. "Ben oui, c'est pour la piste de Méaulte, qu'il poursuit, les cailloux arrivent de Belgique, on utilise le quai aval d'ici, et on va les malaxer sur place." Six mois de chantier, de boucan. Vraiment temps que je change de bled... Côté Curlu, les voisins m'apprennent qu'une tour radio se construit à 1500 mètres,

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