Contre la BCE, vive l’inflation ! (2/2)

Publié le 7 mai 2017

La gauche se coupe son bras financier
François : Je voudrais revenir à la fondation de cette Banque Centrale " indépendante " – c'est-à-dire indépendante des gouvernements, des démocraties, mais pas forcément indépendante de la finance. Là, à la création de la BCE en 1998, sous Jospin, après le Traité de Maastricht, sous Mitterrand, c'est comme si la gauche oubliait tout un acquis de son histoire. Je veux dire : en 1870, les Communards n'osent pas toucher à l'or de la Banque de France – qui prête 250 millions à Thiers pour venir les écraser ! En 1924, le Cartel des gauches se heurte à ce qu'ils appelleront eux-mêmes " le mur de l'Argent ". En1936, le Front Populaire se heurte à la Banque de France – qui est " indépendante ", c'est-à-dire qui est aux mains des financiers. Suite à tout ça, il y a comme une prise de conscience de la gauche : dans le programme du Conseil National de la Résistance, il est prévu la nationalisation du crédit. Finalement, ce n'est pas fait totalement, ça l'est pour les banques de dépôts mais pas pour les banques d'affaires. En 1981, les socialistes nationalisent 90% du crédit. Et là, surprise, en 1993, tout cet héritage intellectuel est liquidé, tout ce savoir acquis par des expériences douloureuses. On crée une banque centrale " indépendante ", on ne cherche plus à avoir la mainmise sur la création de crédit. Comment expliquer que l'on se coupe les bras à ce poi

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