La castagne en héritage

Bon, on va se tenir à carreau, maintenant : c’est pas tous les jours qu’on rencontre un fighter. Faudra pas que notre entretien tourne à la bagarre…

Publié le 28 novembre 2010

"Ils filment et regardent ensuite les vidéos, pour améliorer l'équipe. Et entre les différents clubs de France, ils se parlent. J'ai su qu'il y avait un classement national, et qu'à Nancy, on a été les plus forts durant deux ans." Je buvais de l'eau pétillante au bistro. Lulu entre. Vite, je remplace mon Perrier par un baron de bière : faut que je sois crédible. C'est pas tous les jours que j'interviouve un "fighter" (ce que les médias appellent "hooligan"). Lui commande une bière (sans surprise), on cause de copains et de cousine, puis il se lance : " Mon père est un ultra de Nancy depuis plus de 30 ans. Il m'a emmené avec lui au stade, j'avais treize ans. Je me souviens, on jouait Paris. On a pris 4-0. Il m'a tout de suite prévenu : ‘Si tu continues à venir, tu vas intégrer un kop, et tu ne pourras pas refuser de te battre'. Quand ton père te dit ça, tu l'écoutes. " Sauf qu'à la fin des années 90, le reste de l'Europe s'inspire du modèle anglais : le hooliganisme se structure. Plus rien à voir avec la castagne de papa : " Lui, il tapait uniquement quand il n'avait pas le choix. De son temps, c'était beaucoup plus calme et moins organisé. " Le recrutement Après quatre saisons comme supporter, Lulu se fait accoster un jour par " le leader " de la bande des fighters, un père de famille respecté. C'est que, physiquement, Lulu en impose. Ancien militaire dans la marine, aujourd'hui ouvrier routier, a des b

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