La grève générale : dis, c’est pour quand ? (2)

Publié le 11 décembre 2009

Sortie d'Amiens.

Alors qu'on se rend à la manif chez Parisot, sur le bord de la route, un auto-stoppeur porte le tee-shirt de Marseille. Lui sort d'un " test " chez Procter, pour peut-être un " contrat " : – Si ça se concrétise, il me faudra un scooter parce que sinon, à pied, de Saint-Léger à la Zone, je devrais me lever à cinq heures du matin… – À ces horaires-là, comptez pas sur moi ! – Faut que je passe le code. Je n'ai que le permis cariste. – Ça roule pas vite, comme véhicule. Vous avez travaillé où ? – Une mission chez Parisot, et puis pas beaucoup plus. Il ne reste rien dans le Val de Nièvre. Là, j'ai suivi une formation dans la restauration, mais ils ne répondent même pas à mes courriers… On cause de foot, PSG, Lens, OM, Dreyfus, Pape Diouf, Deschamps, etc. Les soucis de son club pour oublier les siens. – Sinon, vous avez des enfants ? – Ouais, trois. Avec 900 €, une fois payés le loyer, l'eau, le gaz, l'électricité, c'est fini. Il n'a pas prononcé plus de mots. Juste ça, et un silence. Et la glotte qui coince dans la gorge. De la salive ravalée comme une honte : – Moi je vais vous dire c'est une bonne grève qu'il faudrait. Tous ensemble dans la rue. – Justement, je vais chez Parisot, y a grève. Si vous m'accompagnez, je vous paie la merguez. – Ah non, là je ne peux pas j'ai ma femme qui m'attend. – Eh ben, elle est bien partie la Révolution… Y a de la rage, ch

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