Le Fou rend les vaches folles

C’est l’envers d’un décor en carton-pâte : aux épesses, en Vendée, le parc d’attraction du Puy-du-Fou règne en maître. Comme dans un mauvais western médiéval. Tant pis pour la démocratie, tant pis pour l’écologie, tant pis pour les agriculteurs qui occupent ces terres depuis des décennies. Même si les derniers résistent, encore et toujours…

Publié le 20 mai 2022

Alexandre nous avait envoyé un courrier : « Bonjour, je m'appelle Alexandre, et je suis le plus proche riverain - et agriculteur - du Parc du Puy-du-Fou. Je souhaite vous raconter ce qu’on ne voit pas, de l'autre côté des tribunes… » Voilà qui attisait notre curiosité... Direction la Vendée !

Une histoire familiale

« Mon père s’est installé ici, aux Épesses, la commune qui abrite le Puy-du-Fou, en 1984, et moi en 2019. Mais notre famille était déjà sur la ferme lors de la Révolution française. La vie, c’est ça : transmettre. On est les derniers survivants à pouvoir et vouloir dire quelque chose contre le Puy-du-Fou, qui accapare toutes les terres alentours. Sur trente familles d’agriculteurs historiques qui vivaient ici, il n’en reste plus que deux ou trois, aujourd’hui. » La ferme d’Alexandre a un accès à l’eau, ce qui peut susciter les convoitises… « Mais nous, on veut pas partir. Moi, mon objectif de vie, c’est pas l’argent. Là, j’ai un enfant, maintenant, je veux qu’il grandisse dans un monde qui ressemble à quelque chose. La ferme, j’ai baigné là-dedans depuis tout petit. C’est ce qui me fait vibrer. Plutôt mourir que de vendre. Quand j’ai derrière moi des générations qui se sont battues pour conserver ces terres, comment je pourrais être le dernier et me dire que je ne me bats pas ? Lâcher tout ça pour de l’argent ? Qu’on me propose tous les millions du mond

Contenu réservé à nos abonné·es

3€ par mois seulement !

Vous devez être connecté·e à votre compte Fakir pour accéder à cet article.

Articles associés

Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la

NIOUZLAITEUR

Les plus lus

Les plus lus

Retour en haut