Les chiottes d’Hugo

En février 1851, le député Victor Hugo s’en va visiter les Caves de Lille, voir de près la misère ouvrière. Il en revient avec un long discours… qu’il ne prononcera pas. Pourquoi ?

Publié le 19 février 2018

"Frères! Bonheur en bas, sinon malheur en haut!" Les vacances de Noël, c'est le temps de la respiration, de l'inspiration pour les futures batailles. 
Aujourd'hui chez Victor Hugo, dans ses Ecrits politiques. J'y pêche des formules qui pourraient être miennes : "Je veux l'influence et non le pouvoir." "Prenez garde ! Ce n'est pas votre apaisement qu'on veut; l'apaisement n'est que dans la satisfaction du droit; ce qu'on veut, c'est votre léthargie, c'est votre mort." Mais le texte qui m'a le plus intéressé, intrigué, ce sont Les Caves de Lille. Que je vous explique. En février 1851, alors parlementaire, à l'invitation de l'économiste libéral Adolphe Blanqui, Victor Hugo s'en va à Lille voir de près la misère ouvrière. Et il en tire pour l'Assemblée un discours-reportage : La première cave où nous nous sommes présentés est située Cour à l'eau, n°2. Je vous dis l'endroit. Bien que la porte fût toute grande ouverte au soleil depuis le matin, car c'était une belle journée de février, il sortait de cette cave une odeur tellement infecte, l'air était tellement vicié que, sur sept visiteurs que nous étions, nous ne fûmes que trois qui pûmes y descendre. Un quatrième qui s'y hasarda ne put dépasser le milieu de l'escalier, il s'arrêta comme asphyxié au seuil de la cave et fut obligé de remonter précipitamment. [...] Je m'approchai d'un de ces lits, et j'y distinguai dans l'obscurité un être vivant. C'était une petite fille de s

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