Fakir à l’Assemblée ? On assume !

Que venez-vous chercher dans Fakir ? Des infos, oui, des idées, certes, mais surtout, on pense, une aventure humaine et collective. Aujourd’hui, c’est vrai, on la vit à travers l’Assemblée nationale, comme une fenêtre sur le monde.

Publié le 19 février 2018

C’est Radwan qui nous alerte :
J’avais une sensation étrange en lisant Fakir dernièrement et un ami lecteur a mis le doigt sur mon problème. Il a simplement dit : “Avant je me jetais sur Fakir quand il arrivait, maintenant il peut traîner plusieurs semaines sur la table. J’ai déjà entendu l’essentiel du journal avant de le lire !” Et c’est bien normal puisque le journal, si j’ai bien compris, te permet de penser tes interventions. Elles sont efficaces justement parce que tu les as structurées pour le journal. Cependant ce “déjà-vu” est nuisible au journal, et risque donc de te fragiliser à terme. C’est pour ça que je crois qu’il lui faut du sang neuf.

J’étais parti pour un mea culpa auprès de Radwan, et de vous autres. J’avais pondu une première version comme ça :
On ne va pas se mentir, Radwan pointe un vrai souci. D’abord, comme je fais le boulot du mieux possible, l’activité parlementaire dévore mon énergie, mon influx nerveux. Ensuite, même si Fakir demeure, pour moi, un lieu de réflexion précieux, il y a désormais d’autres canaux où je m’exprime avec davantage de fréquence et d’audience (YouTube, Facebook, etc.). Enfin, dans mon équipe, Johanna, Sylvain, Vincent ont également glissé vers l’Assemblée, à quatre cinquième de leur temps de travail. Malgré l’embauche de Fabien (à la logistique), de Pascale (aux abonnements) et de Cyril (à la rédaction), il est évident que nous avons déshabillé Fakir.

Et j’implorais votre tolérance devant nos  » lacunes « ,
 » ce temps du doute « , le  » côté cahin-caha « .

Et puis j’ai bouffé, ce lundi midi, à Fakir avec les copains.
On s’est dit :
 » Non, on assume. On assume que Fakir soit, en effet, le journal d’un député et de son équipe parlementaire.  »
On assume ce point de vue, c’est-à-dire ce lieu d’où l’on regarde la société : depuis l’Assemblée, l’Assemblée prise non comme chambre étriquée qui se replie sur elle‑même, mais comme une fenêtre ouverte sur le monde, où l’on s’efforce de faire entrer les soignants des Ehpad, les salariés de Lidl, les guichetiers de la Caisse d’Epargne, bref, que souffle un grand courant d’air frais.
On ne va pas vivre en s’excusant.
On lutte beaucoup, du mieux qu’on peut, on ne va pas ajouter la culpabilité à la fatigue. Donc voilà, pour l’instant, c’est comme ça : Fakir, c’est le journal d’un député et de son équipe parlementaire.
 » Pour l’instant « , car ça changera : tel le serpent, Fakir change de peau bien souvent… C’est une aventure, pas seulement politique, mais humaine que nous vivons. Et dont nous faisons, nous essayons de faire, une aventure éditoriale.
Et c’est là, je crois, l’essentiel.

Que venez-vous chercher dans nos pages ?
Quelques idées pas cons, soit, un dossier bien ficelé, un peu d’information. Mais au-delà ? Mon intuition, moi, c’est que vous trouvez ici, je dirais, autre chose, une affection, comme un refuge. La joie de participer à une aventure, en cours, incertaine, humaine, une fraternité au-delà des caractères imprimés. Vous le devinez, je crois, mais autant le dire, l’afficher : c’est un projet que vous accompagnez, et qui déborde de ces colonnes. Sans vous, franchement, il n’y avait pas de Merci Patron !, ou pas comme ça, pas avec ce succès, pas avec Nuit debout dans la foulée, pas avec le César derrière. C’est vous qui avez rendu ça possible, par le bouche-à-oreille, par la distribution de tracts, par vos groupes d’appui. Sans vous, également, sans votre soutien durant des années, un soutien qui se mesure en chiffres (d’abonnements, de ventes, ça compte, on compte), mais aussi par des petits mots, une présence lors de nos fêtes, par des services rendus, sans ce soutien multiforme, sans ce sentiment de n’être pas seul, d’incarner une force commune au-delà de ma faiblesse personnelle, sans cette confiance que dans la durée vous m’avez accordée, et qui a rejailli en une confiance en moi, sans cela, jamais nous ne nous serions présentés à une élection, jamais nous n’aurions livré bataille avec pareil panache, jamais je ne monterais à la tribune pour faire entendre aux puissants la voix des gens.
Mon socle demeure Fakir, et sans vous je chancelle.
Vous êtes nos légions, notre armure.
J’échange des millions de clics contre mille compagnons.

Avec vous, nous ferons encore, je l’espère, un joli bout de chemin, toujours ardu, toujours pentu, et n’est-il pas encore plus enthousiasmant qu’on en ignore l’exacte direction ?

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