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Publié le 1 décembre 2023

Violence institutionnelle

D’Aurélia, de Léchelle (77) Ma réalité, c'est celle des manquements (mensonges) de l'Éducation nationale. Mais à qui me raconter? Parce que ça me ronge. Chaque jour se passe avec des sanglots cachés et une usure qui me mène jusqu'à mon école à reculons. Bon, ok, tu n'es pas un cabinet de psy. Mais ça va me soulager de te parler. Je n'en peux plus. Je me sens usée, fatiguée, au bout de mes forces et de ma foi. Je lance un cri. Mon cri en sourdine depuis si longtemps : les élèves à besoins particuliers, en inclusion dans l'école publique, subissent de la violence institutionnelle. Leurs enseignants aussi. (…) 9h avec notre géniale AESH sur 21 prévues, pour deux enfants/élèves qui ne travaillent pas du tout seuls, 25 élèves, dont trois élèves CE2 non lecteurs, une élève dyslexique, une élève allophone, ceux dont il faut spécialement, surveiller le comportement, l'hygiène... L'inclusion à l'école, c'est de la débrouille, du système D. Au seul enseignant de gérer l'inclusion, tout en jonglant avec ses autres élèves, tout en culpabilisant de ne pas faire assez, de ne pas faire mieux, de ne pas offrir aux autres ce à quoi ils ont droit eux aussi. J'ai 44 ans, 23 années de boutique, et là, je me sens vidée. Si je tiens c'est pour mes enfants. Parce que j'aurai trop honte de flancher devant eux, alors que chaque jour, je leur dis combien c'est formidable d'aller à l'école, d'apprendre, de grandir...

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