Yaourt à la sauce mexicaine

On voulait aller enquêter là‑bas, mais le Comité central fakirien a refusé de nous payer les billets pour le Mexique. Heureusement, le Mexique est venu à nous. Du moins, sa partie écrasée, démembrée, par nos « fleurons industriels »…

Publié le 1 décembre 2023

Brétigny‑sur‑Orge, 17 septembre 2023

«Faudra que je te raconte la fois où ma tête a été mise à prix, au Venezuela… » Il m’avait sorti ça, tranquillement, en fin de soirée, accoudé au bar de notre stand, pendant la fête de l’Huma. Et, d’un coup, je le voyais d’un autre oeil, Tristan, le nouveau dirlo de Fakir, lui qui semblait si sage, si posé, à peine sorti de ses cours d’anthropologie, qu’il donnait à la fac. « Ben tu m’étonnes, raconte, oui, ça m’intéresse ! — En gros, voilà : c’était pendant mes études d’anthropologie. Un prof m’incite à aller en Amérique du Sud, pour étudier des instruments rituels. Je m’aperçois qu’il y a au Venezuela une communauté, les Pumé, qui les utilise, et que personne n’est jamais allé voir, parce que personne ne met plus les pieds là‑bas depuis Chavez. — Et donc tu pars là‑bas ? — Oui, je me retrouve en Amazonie, au milieu des hautes herbes, des marécages pleins de serpents ! Je prends des bus, des bateaux, des hôtels miteux, et finalement, à San Fernando, je trouve un pasteur qui me fait traverser le Rio Arauca, et m’amène chez les Pumé. J’ai vécu trois mois avec eux… — Mais ta tête mise à prix, alors ? — Ben, je m’aperçois qu’ils louaient le droit de rester sur la terre où ils vivaient en travaillant gratuitement pour des gens. Je creuse : je me rends compte qu’ils se font avoir, sur tout, piquer le lait en poudre ou les ticke

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