Le Capital raconté par… mon éponge à vaisselle

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ? Quelle part de notre porte‑monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 1 décembre 2023

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De quoi jeter l'éponge

Réceptionner des plaques d’éponges. Les décoller une par une. Achever leur prédécoupage. Les lancer dans un sac. Les placer méthodiquement dans une rainure métallique, pour qu’une machine les emballe sous film plastique. Les ranger dans un grand carton à scotcher. Conduire des chariots élévateurs pour mener à l’entrepôt 1,5 millions d’éponges produites chaque jour, rien que sur le site de Beauvais… Voici quelques‑unes des tâches répétées à longueur d’année par les salariés de Spontex, leader européen des produits d’entretien. Un travail en 5x8, 24h/24, 7 jours/7, toute l’année. Un rythme qui génère états inflammatoires, modification délétère du métabolisme lipidique et glucidique, aggravation du risque de maladies cardiovasculaires, selon le site du Figaro, guère enclin à la complaisance à l’égard du monde ouvrier. En outre, à manipuler du diisocyanate de toluène et du diisocyanate de diphénylméthane qui émanent de certaines éponges, on accroît aussi les risques de développer un cancer. Résultat : les employés se mettent parfois en grève comme en janvier dernier, pour demander une augmentation de leurs salaires, souvent au niveau du Smic, guère plus. C’est qu’il faut « maîtriser la masse salariale » selon Didier Riquier, Jacques Rospars et Régis Borrega, les trois derniers directeurs de Spontex. « Pour survivre en France, il faut avoir l’esprit d’initiative, être écono

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