Amazon interdite

Amazon contre ses salariés : c’était David contre Goliath, version 2.0. Mais le rapport de forces a tourné en un rien de temps…

Publié le 15 mai 2020

«Je suis écœuré, écœuré. Amazon, ils demandent aux gens de continuer à venir travailler, même si y a pas de masques, de gels, tout ça. Mon petit-fils est chez eux… » C’est Roberto, un copain, qui nous prévenait, au début du confinement. Le premier épisode d’une saga. On a appelé, plus tard, Emmanuel (on a changé le prénom), le petitfils. « Franchement ? J’allais au boulot la boule au ventre. J’avais peur. Jusqu’à deux semaines après le début du confinement, on avait des lingettes pour désinfecter les engins, et juste un distributeur de gel à l’entrée, à côté de la pointeuse. On portait des cartons qui venaient de Chine. On a beau dire, on était pas rassurés… Moi, je me suis arrêté quelques jours. Mes frères, mes sœurs, je voulais pas le choper et leur filer. » C’est un truc qu’on a perçu assez vite, comme d’autres : le télétravail dont on nous rebattait les oreilles, loin d’être la norme, relevait surtout d’une vision de classe. Chez Dunlop, chez Valéo, les ouvriers s’entassaient, comme d’habitude, par centaines, par milliers parfois. Tout comme Amazon, en ce début de confinement, sur ses six sites français où se pressent 11 000 employés. Mieux encore : la machine tourne à plein, boostée par le confinement. « Jeff Bezos, le PDG, il a gagné un peu plus de 24 milliards pendant la crise, rappelle Emmanuel. C’est un malin, mais jouer avec la vie des gens, c’est pas très honnête. » Ils sont plu

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