Dans la cuisine de Darwin (n° 107)

Trente ans que Darwin classe ses milliers de coupures de presse, collectées une à une, rangées dans des classeurs, des cartons, ou punaisées aux murs de sa cuisine. « C’est pour ne pas oublier d’être en colère », précise‑t‑il. Bienvenue chez le philosophe accro à la presse people.

Publié le 28 avril 2023

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Colonialisme temporel. Elle, 5 janvier 2023.

On assiste à un tourisme à deux vitesses : soit la Costa Brava avec buffet à volonté, soit des destinations plus particulières, désormais. Ici, ce sont les « zones bleues mondiales », comme les montagnes de Sardaigne, ou les îles d’Okinawa au Japon, d’Icarus en Grèce, Nicoya au Costa Rica… Ce sont, en fait, les lieux où les humains bénéficient de la plus forte longévité. On vous propose sur place la vie des nonagénaires et centenaires du coin. Plein d’études ont été menées sur le sujet, qui présentent comme raisons de cette longévité un inventaire à la Prévert : des relations sociales saines, manger des noix, avoir la foi, de la sympathie, manger du curcuma ou des céréales entières, que les femmes soient autonomes ou que ces enclaves soient isolées. C’est le problème des riches : ils ont déjà un paradis, et ils veulent y rester. Avant, le paradis était une promesse pour après la mort. Maintenant qu’on a balayé les religions, on tire le plus possible sur la vie. On passe donc d’un colonialisme touristique spatial, des cinq étoiles dans des pays où rien ne va, à un colonialisme temporel : rester sur terre quelques années de plus. Les riches dans les zones bleues, et pour les pauvres, les écosystèmes détruits. Cela préfigure peut‑être la carte du monde telle qu’elle sera dans les années 2050, les riches dans les

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