L'arme secrète (et qu'on garde bien cachée)

Du terrain aux dorures de l’Hémicycle, du dehors vers le dedans : l’Assemblée nationale est une bataille dès lors qu’on veut y faire entrer des bribes de réalité. Lumière sur ces luttes pour changer la vie des gens.

Publié le 28 avril 2023

Siège de Nestlé, Issy‑les‑Moulineaux (92). Le 4 avril.

« Il faut, oui, bien sûr ! Il faut qu’ils trouvent un repreneur. Mais on ne veut pas d’un repreneur basique : il en faut un qui dure dans le temps. — Qui ne se barre pas un an après… » Assis sur les marches, devant le siège de Nestlé, les patrons du patron de leur patron, les salariés de l’usine Buitoni de Caudry, dans le Nord, balancent, entre espoir et colère. Ils sont venus porter la parole et les tristesses de leurs collègues : deux cents, ils sont, à voir fermer leur boîte, leurs postes supprimés. Arguant de « dégradation des perspectives de commandes », de « nécessité à réagir », les dirigeants de Nestlé, propriétaires de Buitoni, ont tranché, en cette fin mars 2023, sans que le coup de hachoir ne surprenne personne : ils ferment. Laissent les salariés sur le carreau, dont des couples à l’employeur unique, des plus de cinquante ans, un bon paquet. Faut dire, c’est vrai, que les commandes se sont écroulées, depuis qu’on a découvert dans les pizzas Buitoni, début 2022, des traces de la bactérie Escherichia coli. Depuis, surtout, que des enfants sont tombés malades, par dizaines, et que deux ont perdu la vie, après en avoir avalé. N’empêche, on aurait bien aimé voir Nestlé piocher dans ses bénéfices – près de dix milliards en 2022 ! –, plutôt que de mettre sur la paille des dizaines de salariés. Mais pas surpris, donc.

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