Européanisation : Le socle de la puissance de Bernard Arnault

Notre Section Spéciale a enquêté sur la personnalité du suspect. Pour découvrir ce paradoxe : M. Bernard Arnault serait un pleutre, habité d’un sentiment de toute-puissance. Grâce, de son propre aveu, à la « mondialisation ». À l’ « eu-ro-pé-a-ni-sa-tion ».

Publié le 3 avril 2013

"Alors aujourd'hui, nous allons au Palais du Louvre. -Aaaah", s'exclament les ouvrières. Dans le car en partance de Poix-du-Nord (59) pour Paris, notre Section Spéciale accompagne Marie-Hélène Bourlard. Déléguée CGT d'ECCE, Entreprise de Confection et Commercialisation Européenne, elle emprunte son micro au chauffeur : "C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est une journée exceptionnelle chez LVMH : c'est la journée des actionnaires, donc ils se rassemblent dans une salle, donc y aura sûrement Bernard Arnault. -Aaaah. -Donc nous allons manifester sans nous bagarrer, nous allons démontrer à LVMH que nous on veut que la société elle continue. Nous, on ne veut pas aller en Roumanie… -Naaaan ! -Ni en Pologne… -Naaaan ! -Nous on a travaillé là des années, donc on veut rester là. Il faut absolument qu'on se fasse entendre." Des applaudissements, des "bravo Marie Hélène !" accueillent le mini-discours. Avec des couacs, les salariées entonnent ensuite "le chiffon rouge" : "Compagnon de colère, compagnon de combat, toi que l'on faisait taire…" Un costume Kenzo, fabriqué à Poix-du-Nord, revient, matière première et main d'œuvre comprises, à 80 € en sortie d'usine. Il est revendu 990 € dans les magasins Kenzo. Voilà qui laisse une marge appréciable. Mais encore insuffisante. Le n°1 mondial du luxe a trouvé moins cher ailleurs : à Katowice, en Pologne, un costume devrait coûter 40 €. Aussitôt le calcul effectué, les dirigeants ont donc, comm

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