Loïc Trabut : « Pour un statut de fonctionnaire des AVS »

Chercheur pour l’Institut national d’études démographiques, Loïc Trabut, sociologue, est co-auteur du livre Le salaire de la confiance.

Publié le 8 mars 2018

Fakir : D'après toi, pourquoi l'" aide à domicile " apparaît aussi massive ? Loïc Trabut : C'est pour faire coup double : 1. face au chômage de masse, 2. face à la dépendance des personnes âgées. Les politiques voient l'opportunité. Il y a substitution, en un sens, avec le monde industriel qui est en pleine chute. Les services, et l'aide à domicile, deviennent un " service industrialisable ", ça remplace l'industrie pour les femmes peu qualifiées. Donc, à partir du milieu des années 1990, on va faire des dépenses publiques. Mais comme domine " l'idéologie de marché ", on va en faire un marché, même de façon artificielle. Pas question de créer un service public. On va subventionner les particuliers, via l'APA, ou les crédits d'impôt, pour développer un marché, avec des associations, des entreprises. Fakir : Pourquoi ce choix ? Il y a d'autres possibilités que l'aide à domicile pour nos petits vieux, non ? L. T. : Plein. Pourquoi ce choix ? Bah parce que c'est le moins cher tout simplement. C'est moins cher que de construire des maisons de retraite, ou un vrai service public du troisième âge. Et puis on se base sur la volonté des personnes à rester chez elles. On se dit que c'est plus humain. Mais franchement, les enfermer chez elles, avec leur aide à domicile qui passe deux fois par jour, le matin elle ouvre la porte, elle rentre, elle ouvre les volets, elle pose mémé sur les chiottes, elle fait à bouffer, tac ell

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