La croissance d’abord ? Ce qu’en disent les syndicats (3)

Josette Lefèvre est chercheuse au CNRS. Depuis trente ans, cette socio-linguiste retranscrit toutes les résolutions de tous les congrès de tous les syndicats. Alors, comment ont-ils évolué sur la croissance ? Réponse ici-dessous pour la CFDT et la CGT.

Publié le 11 avril 2014

La CFDT : de la contestation à la reddition

1970-1979. Contestation C'est un discours digne des décroissants que tiennent, dans les années 70, les cédétistes – alors les militants les plus " gauchistes " : contre la " croissance productiviste privilégiant la consommation individuelle, inégalitaire, au prix de la dégradation des conditions de vie et de travail ", il y a " la nécessité de promouvoir une autre croissance et une autre manière de vivre... " Avec cette analyse : " La société industrielle néo-capitaliste tente de cacher ses tares originelles par une croissance toujours plus rapide des biens de consommation individuelle... La lutte doit être conduite en vue de la démystification du taux de croissance pour montrer qu'il valorise les effets de l'expansion industrielle et cache la dégradation des conditions de vie de la quasi-totalité de la population... " Et l'arrivée de " la crise " n'entame pas cette volonté : il faut " changer le type de croissance productiviste en un type de développement répondant aux besoins [des peuples] et à leurs aspirations profondes... Toute réponse à la crise doit, selon la CFDT, s'inscrire dans cette démarche " (1979). 1982-1985. Transition Mais en 1982, soudain, silence : pour la première fois lors d'un congrès, le mot croissance n'est pas prononcé." C'est le signe d'un malaise ", d'après Josette Lefèvre. Les copains socialistes sont au pouvoir. Cette gauche-là, avec la CF

Contenu réservé à nos abonné·es

3€ par mois seulement !

Vous devez être connecté·e à votre compte Fakir pour accéder à cet article.

Articles associés

Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la

NIOUZLAITEUR

Les plus lus

Les plus lus

Retour en haut