La loi des peintres

Face aux promoteurs bétonneurs constructeurs et raseurs, il reste l’art, parfois, comme seul garde-fou…

Publié le 14 janvier 2020

Mairie d'Ornans, 10h10 Tout est Courbet, ici, à Ornans. On se gare sur le parking Courbet, on traverse la place Courbet, on passe devant le restaurant Courbet, et bien sûr le musée Courbet, avec des oriflammes " Courbet, le bicentenaire " le long des rues, jusqu'à la mairie où l'adjoint à la Culture me remet, sous une reproduction du fameux Enterrement, un timbre Courbet. " Mais, on l'interroge, il n'y avait pas une brouille entre Courbet et les habitants d'ici ? - Ah, vous posez la question qui fâche. Alors, nous disons justement : ‘‘Profitons de l'année Courbet pour marquer la grande réconciliation entre Ornans et le peintre...'' - Mais elle tenait à quoi, cette brouille ? - Eh bien, Courbet était regardé comme un fils de notable, il revenait de Paris, un peu bohème, il faisait des fêtes très bruyantes... Ses prises de position, aussi, politiques, contre l'Empire, les gens ne voulaient pas se fâcher avec le régime, et ça a bien sûr culminé avec la Commune. A tel point que vous avez là, dans l'entrée, le Pêcheur de chavots. C'est une sculpture, Courbet en a fait cadeau à Ornans. Mais les habitants ont été choqués parce qu'il était nu, c'était une population un peu conservatrice... Ils l'ont rhabillé, d'abord, ils lui ont mis un short... - Si les Bruxellois avaient fait pareil au Manneken Pis... - Mais ils ont même fini par le rendre à Courbet. Ils n'en voulaient pas ! - Je me permets, je me demande si la discorde ne vient

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