Le Capital raconté par… la torche olympique

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ? Quelle part de notre porte‑monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 30 juillet 2024

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Allumer le feu

« Ma torche, par ses arrondis, est empreinte de douceur. Pure dans ses formes, presque essentielle, elle transmet un message de générosité et de fraternité » s’extasie Mathieu Lehanneur, le designer de la torche olympique version 2024. « Cette Torche est à mi-chemin entre la technologie et l’art, entre le symbole et la magie. Ses courbes apaisent. » Espérons qu’elle apaise aussi les salariés qui ont œuvré à sa fabrication, chez ArcelorMittal, à Châteauneuf, Florange, Woippy ou Vire, pour la production, la découpe ou la « sublimation de l’acier », « tout en poésie ». Parce qu’une réalité plus prosaïque se cache derrière les envolées lyriques : dans les usines, les opérateurs en fonderie, les techniciens en usinage et les soudeurs s’activent pour des salaires autour de 1500 euros net, en moyenne. Et si on n’en est plus aux conditions de la main d’œuvre exploitée par les maîtres de forges du XIXe, la pénibilité demeure : fumées âcres issues du contact entre le métal chauffé à blanc et l’eau, chaleur infernale, vacarme assourdissant à peine atténué par les casques et bouchons d’oreille. Dans la zone de laminage, le niveau sonore peut ainsi atteindre 115 décibels. À cela s’ajoutent les risques de coupures, de brûlures, les troubles musculo-squelettiques dus au port de charges. Si les sidérurgistes d’ArcelorMittal de Florange ont pu « sublimer l’acier », cela sera-t-il suffisa

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