Le vieux monde flotte encore

C’est beau, un canal. C’est poétique, un bateau. Sauf quand il s’agit de faire perdurer un monde sans queue ni tête…

Publié le 30 juillet 2024

Il s’est lancé en mode Tintin reporter, Pierre. Par curiosité, intrigué. « J’ai mesuré des ponts, moi-même, sur place, quand les données n'étaient pas assez précises. » C’est un obnubilé, qui est attablé en face de moi. Pierre me le confirme : il est préoccupé, depuis des années, par la hauteur de certains ponts dans le Nord... Vous vous demandez ce qu’on fait là, à parler de ça, devant un café ? C’est que ces fameux ponts sont au cœur d’un mégaprojet de canal, qui doit relier la Seine avec le réseau fluvial du Nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas. Un chantier immense qui s’étendra sur une centaine de kilomètres. Et le canal sera tellement large, plus de 50 mètres, qu’il permettra à des bâteaux de près de 4500 tonnes de traverser la Picardie. Une liaison directe entre les pays du Nord et la France, en somme. Des semaines, des mois, déjà, qu’on recevait des alertes à ce sujet. « Je dis pas qu’il est inutile le projet, je dis plutôt qu’il est peu utile par rapport aux dégâts écologiques et à ce qu’il coûte, puis ça va surtout se faire au profit du BTP, des gros céréaliers et des grosses compagnies fluviales du Nord. Si le marché de la Seine est ouvert, la flotte néerlandaise sera gagnante, alors que là elle est bloquée par le gabarit de l'actuel canal du Nord... », grogne Pierre.

Longueil-Annel, le 22 octobre 2023

Quand le rédac’ chef me parle pour la première fois de ce mégapro

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