Les médecins délogent les financiers !

À Lillebonne, en Normandie, les médecins voyaient dépérir leur petite clinique locale, pas assez rentable pour les nouveaux proprios. Alors, ils ont repris les choses en main…

Publié le 23 février 2024

« Les vieux, ici, ils devaient faire 50 bornes pour se faire hospitaliser à Rouen, ou au Havre. Moi, ce que je voulais, c'est qu'ils puissent se faire soigner là où ils vivent, à la campagne... » À 75 balais, le docteur Henri Stumm ne se voit pas finir sa vie ailleurs que dans le petit coin de Normandie où il a débarqué quand il avait 30 ans. 45 années, déjà, que cet anesthésiste parisien exerce dans la même petite clinique locale, à Lillebonne, 10.000 habitants. « Je voulais continuer à travailler ici. C'est primordial que les médecins vivent avec leurs malades, comme le boulanger, l'épicier et le boucher avec leurs clients. Et que le jour où je serai malade, je puisse être soigné dans cette structure à taille humaine. Alors, quand j'ai vu que la clinique était en train de couler... » La situation se dégrade en 2019, quand Henri et les autres actionnaires de la clinique vendent leurs parts au groupe LNA Santé. Très vite, les premières fermetures : d'abord les soirs de week-end, puis les week-ends entiers, et même les soirs de semaine. Fin juin 2022, la clinique Tous Vents n'est plus ouverte que cinq jours sur sept, de 7h30 à 18h. « Ça devenait une clinique ambulatoire. La direction était inhumaine avec le personnel. Ils s'intéressaient surtout aux autres établissements du groupe, des Ehpads par exemple... Tout le monde se barrait, il n'y avait plus d'infirmières. La notion de service aux gens n'existait plus. À terme, ç

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