Les petites mains : le scandale des matières premières

Même pour nous, à Fakir, le cours des matières premières s’envole. Alors, la Révolution, la vraie, couve…

Publié le 23 février 2024

« Ah ben justement, on parlait de toi et t’arrives ! — Parce que, c’est plus possible, regarde : le dérouleur à scotch qui coupe pas, le Tipex qui coule pas, les enveloppes qui collent pas… Comment veux-tu qu’on bosse, dans ces conditions ? — Bon ben, bonne année, déjà… » C’est vrai qu’on l’a pris à la gorge, le rédac’ chef, dès qu’il a passé la porte, ce jour-là. C’était début janvier : le meilleur moyen de lui souhaiter nos vœux. Mais il fallait bien : depuis quelque temps, la grogne monte, chez nous, les petites mains bénévoles. De plus en plus de commandes et de journaux à envoyer ? Pas de souci, on dit rien. On travaille plus pour gagner pareil, vu qu’on n’est pas payées ? Pas de souci, on dit rien. Mais là, c’est la dèche : du scotch qui colle pas, des cartons si fragiles qu’on dirait du papier crépon, et tout le reste. Bref, c’est la crise des matières premières, pour nous ! Il a saisi machinalement un petit pot blanc sur la table, en guise de réponse, comme si de rien n’était. Pour faire diversion, le fourbe. « Oh du Tipex, comme quand on était mômes, c’est chouette… — Mais on s’en fout de ta nostalgie ! Nous on veut bosser dans de bonnes conditions. On est bénévoles, OK, mais ça se respecte. — Oh, vous savez, c’est pas moi le plus indiqué pour ce genre de choses, la logistique ça n’a jamais été mon truc… Tout ça, faut voir avec Tristan… » Ils on

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