Un monde est mort, il court encore… La preuve par le poulet (4)

L’élevage de poulets était détruit, au Cameroun. Mais un homme est arrivé : Bernard Njonga. Après une âpre campagne, son association l’a emporté sur la mondialisation. Interdit, désormais, d’importer des poulets congelés…

Publié le 22 janvier 2013

La voie camerounaise

En 1994 sont signés les accords de Marrakech. Un peu plus au sud, au Cameroun, l'effet ne se fait pas attendre : les importations de poulets congelés sont multipliées par huit en 1995. A nouveau par deux, en 1996. Encore par quatre en 1997. Toujours par deux en 1998. Puis par trois durant les cinq années qui suivent. Les chiffres sont vertigineux : en moins d'une décennie, ces importations sont multipliées par 370 ! C'est dire si la production locale n'est pas décimée, mais liquidée. " J'ai commencé l'élevage en 1993 ", témoigne Jean Wakap dans la documentation réunie par Bernard Njonga. L'entretien se déroule dans sa ferme vidée, à Bangoua. " La viande de poulet était incontournable dans les cérémonies autour de moi, et la demande en poulets sur le marché était grande. Avec mes petits moyens, j'ai démarré par une centaine de poussins que j'élevais dans une chambre de ma maison. Après, je suis passé à deux cents, puis à trois cents. Comme l'affaire rapportait, j'ai construit ce bâtiment que vous voyez en 1996, avec certes des bambous raphia, mais une ferme assez solide quand même. J'y élevais mes 300, 400 et parfois 500 poussins. Quand les poulets étaient à maturité, les clients, pour la plupart des gens qui organisaient des funérailles au village, venaient les chercher sur place et j'écoulais les restes sans peine au marché. Bref, je m'en sortais. Début 1999, j'ai constaté qu'à l'approche des grandes c

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