Voyage au sommet de l’oligarchie : La France de tout en haut (3)

« Oligarchie », le mot revient à la mode. Voilà vingt ans, pourtant, qu’elle a pris ses aises. À Megève comme ailleurs, « dans les années 90 ». De quoi en faire une rapide histoire, au doigt mouillé.

Publié le 6 novembre 2012

Avant d'écrire ce papier, je réécoute les bandes. Je transcris des passages. Je m'arrête sur une phrase de Philippe Charriol : " Dans les années 90, nous avons participé au renouveau de Megève avec le polo, les calèches, les sculptures… " Ça me fait tilt. La petite histoire, discrètement, rencontre ici la grande. Deux livres viennent de paraître, dernièrement : Le Président des riches, sous-titré " Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy ", de Michel et Monique Pinçon-Charlot (La Découverte). Et L'Oligarchie ça suffit, vive la démocratie, de Hervé Kempf (Seuil). Je les ai lus dans la même semaine, et la présence de ce mot, " Oligarchie ", sur les deux couvertures, m'a intrigué. J'ai appelé la sociologue Monique Pinçon-Charlot : " C'est la première fois que vous parlez d'oligarchie ? -C'est vrai, jusqu'ici on ne l'utilisait pas tellement. D'habitude, on disait “haute bourgeoisie”, “classe dominante”, “beaux quartiers”, en variant pour ne pas trop se répéter. Ce qui se passe, en ce moment, c'est la rencontre heureuse entre un vocabulaire marxiste et l'intuition des citoyens. Les gens se sentent violentés, et comme chez un thérapeute, on vient mettre ça en mots. -Mais y a une différence entre “haute bourgeoisie” et “oligarchie”. On n'est plus seulement dans la domination sociale, ça devient un système, qui suppose une emprise politique presque totale. -Tout à fait. -Quand est-ce qu

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