Les ramasse-miettes 5/5

Derrière les nantis, y a de la concurrence pour arracher des euros. Des serviteurs pas malheureux, non : ils ont trouvé une « place », au bon endroit, assez près des riches pour ramasser les miettes du gâteau. Les éclats de leur gloire…

Publié le 3 février 2017

" Mais qu'est-ce qu'il fait, avec son sac à dos ? Oh ça va pas lui ! ça va pas, non, il prend des photos ! J'ai l'exclusivité ici ! On va voir le directeur… " On s'est tapé l'incruste à une soirée privée, au " Palo Alto ", la boîte branchée de Megève. Novice dans la haute, un peu isolé, on suit Philippe – le " photographe officiel " du lieu. Lui sourit, remet sa carte aux invités, courtoise onctueusement. Jusqu'à repérer un concurrent dans le noir là-bas, un autre " filmeur ", mais officieux, avec une tronche de " Chinetoque ", et Philippe appelle le videur, et il appelle le directeur, pour que l'intrus dégage : " Putain, ils font pas leur boulot, les videurs ! Ils vont se faire virer ! Ce mec-là se fait passer pour un photographe de presse… – Une dame m'a dit : “Toi peux venir”, rétorque l'autre artiste. – Te fous pas de ma gueule : toi Chinois, mais toi comprendre français. Et tu connais la règle : c'est ma place ici. Si tu veux venir, c'est sans l'appareil. Dépêche-toi de ranger, j'ai un timing, là. (Se tournant vers moi, il ironise.) On est un peu comme des chiens, on pisse autour de son territoire. " Oui, comme des toutous qui se disputent leur bout de riches. Y en a plein les rues, ici, plein le tournoi de polo, au bas des pistes, de ces " filmeurs " : " On mitraille comme des paparazzi ", reconnaît Samsaï – le " Chinois ". Toutes les gonzesses y passent, elles sourient devant l'objectif, les petites filles surtout – da

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