La France de tout en haut : Le supplément d’art 4/5

Dans l’oligarchie comme ailleurs, Dieu est mort. Tant bien que mal, l’art le remplace alors : voilà la nouvelle passerelle vers un ordre supérieur, spirituel. Qui nettoie des péchés de l’argent.

Publié le 1 février 2017

"Là, vous avez une planche à repasser, un objet qu'on met d'habitude dans un placard… Mais aujourd'hui, je l'expose. Donc c'est une transgression sociale. " Ce soir à Megève, c'est le vernissage de l'exposition " Blanc comme neige " à la Ipso Facto Gallery, avec champagne, petits fours et artistes " transgressifs " à volonté. Moins que le mois dernier, néanmoins : " Le 17 décembre, c'était l'inauguration de la galerie. Y avait tout Canal + ce soir-là, on a fait une super fête. " La vitrine affiche des tableaux à 18 000 euros (abordable, donc…). Mais Chrystele ne s'est pas installée ici pour le fric, mais pour l'éducation du peuple : " On a l'intention de faire un peu bouger la station en terme d'art, d'éduquer les gens dans le regard, m'éclaire-t-elle. On avait notamment une pièce, des toilettes en deux avec de la presse au milieu et les gens d'ici, ça les a énormément choqués. " Mais ça ne la décourage pas, au contraire, ce " choc " : c'est qu'elle est sur le bon chemin. " On a un rôle pédagogique par rapport aux locaux. Les touristes, italiens, arabes, russes, hollandais, qui viennent en vacances, ils ont l'habitude de voir des galeries d'art partout dans le monde, donc ils ne sont pas surpris. Mais les locaux… " Les Megévans sont restés des paysans, vite enrichis – qui font passer leur estomac avant leur âme : " On a eu un ennui : on a pris la place d'une boucherie, qui est partie, et c'était la seule boucherie dans le centre du

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