Le Capital raconté par… ma bouée de plage

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ? Quelle part de notre porte-monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 20 juillet 2021

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Qui s’est crevé à fabriquer ma bouée ?

Ça se passe à Shenzhen, Hangzhou, Fuzhou, ces villes usines du Sud‑Est de la Chine. En France on ne produit plus de bouées fantaisie pour barboter : les entreprises du secteur œuvrent pour la Marine Nationale (Télérad à Anglet) ou pour l’industrie, notamment pétrolière (Mobilis, à Agen). Mais rayon loisirs pour piscine et plage, les géants ont délocalisé toutes leurs usines en Chine. C’est le cas du californien Intex, leader sur le marché mondial, 14 000 salariés, 100 millions d’articles vendus chaque année, et une présence dans une centaine de pays. Juste derrière, parmi les géants des loisirs nautiques, Swimline, américaine également, basée à Long Island. à grands coups d’agences de design, souvent européennes — Henbea à Madrid ou FCB Studio à Paris — ils « innovent », élaborent de nouveaux « concepts » de bouées, forcément renouvelés chaque année. Pour « booster le marché », de nouvelles collections « d’inspiration kawaii » (une mode née au Japon) sont régulièrement lancées, explique Célina Bailly, d’Intex France : bouée-pizza, bouée‑diamant, bouée-perroquet, bouée-glace en bâtonnet, bouée-cygne doré, bouée-flamant rose... On finance aux States, on innove en Europe, on fabrique en Chine : en bout de chaîne, une foule de salariés flottants, ayant quitté leur campagne chinoise pour le district de Shunde — qualifié de « jardin

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