Ce 29 mai au soir, tout le monde regarde ses pompes, sur le parking de l'Agence régionale de santé. Un peu gêné. " On s'est dit “c'est pas possible”, on va pas s'en sortir. On va droit dans le mur. " C'est Pierre, manip' radio à l'hôpital de Vierzon, barbe de trois jours, qui raconte. Une heure plus tôt, dans les locaux de l'ARS, où étaient conviés médecins, urgentistes, syndicalistes, deux petits mots ont mis le feu aux poudres. " “Pertes acceptables”, ils ont dit. Un tel cynisme… On s'en rappelle tous, je crois. " Sandrine, Anne, Catherine, s'en souviennent, oui. Deux jours plus tôt, la presse s'en était fait l'écho. Un monsieur, victime de crise cardiaque, est décédé, faute d'être amené à temps à l'hôpital de Bourges, la ville à côté.
Là-bas, le Samu est en sous-effectif, alors... Alors, les syndicalistes avancent ce cas : " Vous voulez ce drame chez nous aussi ? Avec vingt‑six postes en moins, ça nous pend au nez. "
Que rétorque l'ARS ? " Perte acceptable. "
" Jusque-là, on se parlait pas dans les couloirs, entre syndicats, entre salariés " admettent Pierre et ses collègues. " Alors, dès le lendemain, on s'est revus pour monter une intersyndicale, embraye Anne, pimpante infirmière quadra. Nos revendications : suppression de la dette, rénovation du bloc opératoire, maintien des services, et fin des suppressions de postes. On s'est fédérés, et c'est ce qui a déstabilisé, en haut. Ils ne pouvaient plus attraper un se
La manif des poupons !
« Pertes acceptables. » à Vierzon, ces deux mots ont mis le feu aux poudres. Y a rien de tel pour fédérer, parfois, que le cynisme des autorités…
Publié le 12 mars 2019
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