" Sur le site pole-emploi.fr, je tapai mon identifiant, mon code secret et mon code postal pour parvenir sur mon espace personnel de chômeuse longue durée. Là je lançai une recherche multicritères, en commençant par " écrivain public ", " journaliste ", puis " professeur ", cela donna entre zéro et six résultats, aucun sur Lyon, ni sans la mention " Permis B obligato
Diderot à Pôle emploi
Qui l’écoute encore, la désespérance dite sur un ton désespérant ? C’est trop lassant. Alors, avec Quand le diable sortit de la salle de bain, pour dire son ordinaire de jeune précaire, Sophie Divry change de registre : elle renonce à Zola, et nous offre un Jacques le fataliste au RSA.

Publié le 2 décembre 2016
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" Pendant une certaine période de ma vie , j'ai vu mon revenu divisé par trois et mon appartement passer de quatre-vingts à douze mètre carrés. Pour des raisons que nous verrons plus tard, je n'étais pas malheureuse, mais j'étais pauvre. Or, un matin d'avril, alors que je rentrais de la bibliothèque, une facture de régularisation d'EDF m'attendait dans ma boîte aux lettres. Ces salopards me demandaient 260 euros. Mon compte en banque en contenait 300. En tremblant, je remplis le chèque, le signai, le postai. Puis je me dis qu'il fallait vraiment que je trouve du travail.
Alors je fis ce que tout le monde aurait fait à ma place : j'allumai mon ordinateur. "
Attention, roman social !
Dans ce récit, Sophie Divry nous raconte son ordinaire de (moins en moins) jeune intellectuelle précarisée. Et on a les voyants qui s'allument : " Aïe aïe aïe, l'héroïne va geindre et se plaindre, pleurnicher et au chapitre 2 je vais décrocher. " C'est tout l'inverse : parce qu'avec Quand le diable sortit de la salle de bain, elle trouve une forme ludique pour décrire cette survie avec les minima :
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