Nous : l’urgence et l’arrière-cuisine

Devant la tâche à accomplir, chaque journal nous semble un petit miracle…

Publié le 15 septembre 2023

« Hier, lundi, j’ai fait les courses de la semaine, pour Fakir. Faut bien qu’on mange, et puis le bouclage arrive... Si on veut un beau journal, faut remplir le frigo et les placards pour le rédac’ chef et la maquettiste. » C’est Magalie qui me débriefait son début de semaine. « C’est gentil, ça, de penser à nous... — Attends, ça peut t’intéresser. Il faisait super chaud, 28° C annoncés pour la journée, moi je suis en robe légère et sandales, normal avec ce beau temps. Et en entrant dans le magasin, gros contraste, clim à fond. Trois quarts d’heure plus tard je suis en caisse, je frissonne, je sens même plus mes doigts de pieds ! Je me suis demandé si ça passerait en accident du travail, si on devait me les amputer... Moi je pourrais pas bosser là, frileuse comme je suis. Le personnel porte doudounes et chaussettes en permanence ! "Oui, il fait toujours froid comme ça ici", m’a dit la caissière, résignée. Bon, je ne sens plus mes doigts de pieds, j’ai chopé la crève, mais du moment que le frigo est plein... » Ça m’a fait marrer, d’abord (pas que Magalie ait chopé la crève, non, le reste), cette histoire, mais elle m’a aussi renvoyé à notre double contrainte. Une double tension entre l’urgence qu’on affronte et notre arrière-cuisine. L’urgence ? Elle est écologique, là, au quotidien, avec une planète qui brûle mais des clim poussées à fond dans nos magasins, nos entreprises, nos maisons pour cer

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