« La main au cul une fois, mais pas deux! »

Depuis la fermeture, il y a vingt‑deux ans, Maguy Lalizel a mené la bagarre avec les Moulinex. Mais c’est qu’elle la menait déjà dans l’usine…

Publié le 15 septembre 2023

«Mon premier jour à Moulinex, les mecs se comportaient comme de gros connards de cinquante balais qui voient une jeune de dix-huit ans en mini-jupe, talons-aiguilles et vernis à ongles. Je me suis pris une fois la main au cul, mais pas deux ! J’ai vite appris à me défendre grâce à une déléguée du personnel, Liliane Lefebvre, qui allait voir toutes les petites nouvelles. Quand je lui ai dit mon ressenti sur l’attitude des hommes, elle m’a répondu : "C’est normal, t’as vu comment t’es gaulée ? Ils n’ont jamais connu ça ici !" Liliane, elle m’a appris plein d’astuces pour les remettre à leur place. - Comme quoi ? - Les traiter de gros cons, les regarder de la tête aux pieds et leur dire qu’ils sont tellement moches que t’en voudrais même pas dans tes chiottes ! Ça, tu ne sais pas le faire à dix-huit ans. Pourtant, je suis née dans un milieu où on m’a appris à être libre. J’étais déjà une rebelle. À Lisieux, je suis partie de Wonder après seulement sept jours ! Quand je suis arrivée à Moulinex, je ne connaissais que la haute couture. Là où j’étais avant, on faisait tout le jersey pour Dior, les doublures de manteaux pour Rodier, avec des petites chaînettes et tout… C’était aussi de l’exploitation, mais tout était propre, feutré, et on n’était qu’entre femmes. Là, chez Moulinex, c’était moche, ça puait l’huile, le trichloréthylène, et c’était du 50-50. Les mecs faisaient ce qu’on appelai

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