La Révolution par l’amour

À l’université d’été du NPA, les militants me gonflaient un peu avec leur doxa, « anticapitalisme… grève générale… perspectives révolutionnaires… ». J’aurais préféré l’Évangile selon Spartacus.

Publié le 16 décembre 2016

" Ce qui nous sépare, avec Ruffin , c'est que lui désire aménager le système, quand nous voulons le détruire… " Je suis à l'université d'été du NPA, et le micro circule dans la salle. " Dans une perspective vraiment révolutionnaire, il n'y a pas de compromis possible avec le capital… " Les interventions se succèdent et me délivrent des leçons de pureté marxiste. " L'anticapitalisme, c'est le fondement de la lutte des classes, et ça, dans votre propos, vous semblez l'oublier. " Les orateurs semblent en pilote automatique, récitent leurs tracts, avec une langue usée, figée, qui me fatigue. " L'arme du prolétariat, c'est la grève générale… " De mon côté, je m'absente à moi-même, distrait, attendre que ça passe, comme un orage, comme les messes de mon enfance (et au son des cloches, le " Allez dans la paix du Christ ! " à peine prononcé, je sortais en flèche de l'église pour ne pas rater Téléfoot). Mon esprit vagabonde. Ça me fait penser, ce débat fastidieux, à un autocollant, aperçu dans mon quartier. Déjà, le mot d'ordre de " grève générale " me saoule, comme une incantation entonnée par les fidèles de la Cause. Mais là, apposé sur le parcmètre, un sticker poussait le bouchon maximaliste toujours plus loin : " Grève générale et définitive. " Nous voilà tranquilles, et pour l'éternité. Ça me fait penser à un bouquin avalé cet été, dans mon orgie livresque : Le Sucre, le roman de Georges Conchon sur la spéculat

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