Le racket tombe à l’eau

À Lyon, c’est une petite « réveaulution » : l’eau redevient un service public. Dans le berceau de la Lyonnaise des Eaux, la Générale des Eaux, les deux géants…

Publié le 15 mai 2021

À la tribune, les candidats de droite bafouillent un peu. « Oui, enfin… Le privé a ses avantages aussi… Le partenariat public-privé reste possible… » Ils ne s’attendaient pas à ce coup. C’était le 1er février 2020, près de Lyon, à l’occasion d’un grand « Village de l’eau », deux mois avant les Municipales. Isabelle Florin se souvient, et se marre : « On avait envie de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Alors, à notre grande assemblée populaire, on a invité tous les candidats aux municipales et à la métropole. On fait une conférence de presse qui pique, en agitant le chiffon rouge des dividendes de Véolia, du prix trop élevé… Et dans la foulée, on leur demande, devant tout le monde : ‘‘Est-ce que, une fois élus, la gestion de l’eau redeviendra publique ?’’. On les a coincés. » Les candidats de gauche jurent tous solennellement la fin de la gestion privée, et si opaque, d’un marché à 90 millions d’euros annuels. Les médias présents n’en perdent pas une miette. « Quand on est sortis, on était soulagés, reprend Isabelle. On se disait qu’on avait peut-être gagné… » C’est que le collectif Eau Bien Commun partait de loin. Et chassait, même, sur la terre des grands fauves. Lyon, capitale des Gaules, est aussi celle de la Générale (future Vivendi puis Véolia) et de la Lyonnaise des Eaux. Soit les deux multinationales qui ont fait main basse sur la flotte dans l’Hexagone. Au milieu des annÃ

Contenu réservé à nos abonné·es

3€ par mois seulement !

Vous devez être connecté·e à votre compte Fakir pour accéder à cet article.

Articles associés

Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la

NIOUZLAITEUR

Les plus lus

Les plus lus

Retour en haut